On a six émotions de base : la joie, la tristesse, la colère, la surprise, l'amour, la peur. Nous autres scénaristes, au-delà du travail sur la structure, les personnages ou les dialogues, on lance une machine, on tourne un robinet et c'est un concentré d'émotion qui en sort. Soit tu vas vers la joie et tu fais des comédies, une émotion positive que tout le monde recherche. Soit tu vas vers la peur, et tu fais de l'horreur. (...) Tout le monde ne recherche pas cette émotion. En revanche ceux qui sont attirés par cette émotion sont très fidèles. Pourquoi est-ce qu'on aime la peur? La première raison c'est pour l'adrénaline que ça procure. C'est la même chose qu'aimer les montagnes russes, ou le saut en parachute. J'ai un rush d'adrénaline et c'est génial. La deuxième raison, qui est un peu secondaire, c'est le fait que, lorsqu'on regarde une série ou un film d'horreur, on est dans un espace sécurisé, un canapé, qui nous permet d'exprimer ces émotions négatives tout en étant en sécurité. On est dans un espace où l'on peut se libérer des tensions psychiques, de toutes ces émotions négatives qu'on peut ressentir dans le monde qui nous environne. La série d'horreur c'est comme un conte de fées. Il y a une notion très prégnante du bien et du mal. Il y a un ennemi. Un obstacle. Et il faut montrer du courage pour le dépasser.
Quoc Dang Tran. Extrait de Secrets de scénariste
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